Professionnalisation, représentativité, attitude face au changement… Le chercheur Dominique Andolfatto analyse le rôle et la mutation des syndicats aujourd’hui.
La professionnalisation et la nouvelle approche managériale du syndicalisme, qui font craindre à certains d’y perdre leur âme, sont-elles des réponses à la nécessité de la métamorphose syndicale ?
Dominique ANDOLFATTO : « La professionnalisation, c’est le fait que bien des militants syndicaux le sont aujourd’hui à plein-temps avec pour effet pervers de n’être plus présents sur les lieux de travail. C’est comme ça que les syndicats deviennent invisibles, et ne réapparaissent qu’au moment des élections professionnelles. Il s’agit donc de repenser les équipes syndicales, de favoriser leur rajeunissement et leur diversité. La CGT comme la CFDT ont d’ailleurs lancé des chantiers. »
Avez-vous un exemple de cette innovation ?
« La CGT préconise le développement de syndicats multi-entreprises. Cela doit permettre de multiplier les implantations et les adhésions nouvelles. Aucun bilan n’a encore été publié de ces expérimentations, et on peut se demander si toutes les innovations avancées ne tiennent pas avant tout d’un discours… Qui tarderait à s’incarner.